Il y a quelques années, on m’avait demandé de photographier des enfants lourdement handicapés et l’équipe des adultes les encadrant.
La nuit précédant le shooting, j’avais mal dormi. Je me posai beaucoup de questions sur ce qu’il allait se passer et comment j’allais faire…
Le réveil avait été difficile, la séance photo que j’appréhendais à fini par bien se passer, j’ai réussi les photos demandées.
Photographier le handicap est compliqué, mais je pense qu’il faut le faire avec tact, respect et humanité. Ne pas dissimuler le handicap, ne pas le stigmatiser, montrer la personne telle qu’elle est, insister sur ce qui nous rapproche et ses émotions.
Le photographe est attiré et recherche à montrer la beauté du monde et des êtres, et je ne suis pas différent des autres, et les handicapés ne sont pas les personnes qui attirent le plus les objectifs photo.
Ce que je déteste.
Je déteste les photos voyeuristes que cela soit les handicapés, les SDF ici ou à l’autre bout du monde. Je n’aime pas beaucoup les photographes qui les font, je trouve que c’est de la photo facile et racoleuse, cela manque pour d’humanité et de compassion.
Comme beaucoup de choses, la limite entre la photo racoleuse et la compatissante est floue, elle dépend de chacun, de l’époque et des circonstances.
Le shooting photo et sa préparation.
Si je dois photographier une personne handicapée, je pense qu’il est bon de me prévenir à l’avance. Cela me permettra d’y penser à l’avance, de me documenter, de prévoir comment je ferai et d’éventuellement apporter des accessoires.
Si vous me demandez de vous photographier, je vous photographierai valide ou handicapé avec tact et respect, même si c’est un peu plus compliqué.
A la préparation de la séance photo, je risque d’aborder des sujets gênants, et peut-être que mes questions seront pénibles, je m’en excuse d’avance. Il est important pour moi de connaitre vos limites et ce que vous voulez comme photo.
Tous différents.
Tous les handicaps sont différents, toutes les personnes différentes, et le handicap ne se voit pas forcément, je gère le plus souvent des personnes qui ont des problèmes avec leur image et la difficulté de sourire à un objectif.